Depuis le coup d’État de juillet dernier, le Niger a progressivement durci sa politique migratoire. Les autorités ont mis en place une série de mesures visant à contrôler étroitement les allées et venues des étrangers, notamment des diplomates et des travailleurs humanitaires.
Selon Africa Intelligence, l’une des pratiques est la saisie systématique des passeports à l’arrivée à l’aéroport de Niamey. Des dizaines d’étrangers, travaillant pour des organisations internationales comme la Banque mondiale ou les Nations Unies, ainsi que des diplomates, se sont ainsi retrouvés privés de leur document d’identité pendant plusieurs semaines. Officiellement, cette mesure est justifiée par des raisons de sécurité.
Parallèlement, les procédures de renouvellement des visas ont été considérablement allongées, obligeant de nombreux étrangers à quitter le territoire avec des papiers périmés. Cette situation complique le travail des organisations internationales et des ONG.
Les autorités nigériennes semblent particulièrement intéressées par les ressortissants binationaux, soupçonnés d’être des agents étrangers. Cette méfiance généralisée s’inscrit dans un contexte où les accusations de déstabilisation à l’encontre de la France et d’autres puissances occidentales sont monnaie courante.
Les ONG ne sont pas épargnées. Plusieurs d’entre elles ont vu leurs activités suspendues, accusées de soutenir les opposants au régime. Les forces de sécurité ont renforcé leur présence aux frontières et les fouilles de bagages, y compris ceux des diplomates, sont devenues monnaie courante.
Si les Occidentaux sont particulièrement visés par ces mesures, les ressortissants de pays du Sud ne sont pas épargnés. Des travailleurs turcs employés à l’aéroport de Niamey ont ainsi été contraints de remettre leurs passeports.